Il n’est pas toujours convaincant de mettre en avant les valeurs traditionnelles du yoga dans une société où la notion de « voie de libération » n’évoque pas grand chose dans la
conscience collective.
« le yoga est une démarche globale et expérimentale qui s’appuie sur un ensemble de techniques spécifiques et qui se réfère à la tradition de l’Inde.
Il tend, par une prise de conscience progressive, à l’harmonisation des facultés corporelles, affectives, mentales et spirituelles de l’être humain.
Pratiquer des postures et des respirations dans un état de détente et de concentration avec conscience et respect des limites de son corps conduit à une autogestion de son potentiel physique et
psychique.
Les effets se traduisent d’abord par un mieux -être, une plus grande disponibilité, une meilleure efficacité dans l’action.
Le yoga tel que nous l’enseignons n’est pas une sagesse, mais une préparation à la sagesse. Il est ouvert à toutes les formes de spiritualité et de religion.
L’enseignant de yoga acquiert une compétence dans le cadre d’une école spécifiquement structurée pour la transmission de cette discipline. »
Commentaires
La globalité du yoga le différencie des techniques dites analytiques.
Son caractère expérimental a été décrit comme « un travail sur soi à médiation corporelle, se référant à une tradition et à son éthique ». Et on a souligné l’impossibilité de contourner
cette expérimentation personnelle: « nul ne peut enseigner un quelconque aspect du yoga sans l’avoir expérimenté. »
Nous espérons que la définition fait bien apparaitre que le yoga n’est pas une thérapie. Les différents groupes l’ont affirmé avec force: "un ensemble de moyens à caractère global et non
thérapeutique "; "ses limites s’arrêtent à la pathologie qui demande l’exercice d’un praticien de santé diplômé ». Il importe de bien distinguer le but du yoga, cette harmonisation
globalisante et structurante qu’indique la définition, et les effets qui peuvent, par voie de conséquence s’avérer « puissamment thérapeutiques ». La visée thérapeutique nous a paru se
situer sur le plan de l’avoir, celle du yoga, sur le plan du devenir, de la transformation, de l’être.
Les premiers aspects de la pratique (posture, respiration) ont été à peine suggérés, dans la mesure où ils requièrent des règles précises que seul l’enseignant de yoga , par la formation qu’il a
reçue, est apte à transmettre. On a voulu cependant mentionner l’importance qualitative de l’état de détente et de concentration qui permet « d’éviter tout risque de traumatisme »
L’Inde est la référence culturelle du yoga. Les termes délibérément contemporains de notre texte ne cache pas leurs origines classiques( yoga sutra et bagavad gita)
Revue française de yoga, Transmettre (groupe de recherche avec Ysée Tardan Masquelier pour une définition contemporaine du Yoga)